Un dojo pour la pratique

Bien souvent nos dojo sont implantés dans un complexe sportif voir même installés dans une salle de sport.

Il convient toutefois de pénétrer dans le dojo en ayant en mémoire les objectifs et les contraintes de l’Aïkido. L’Aïkido, comme discipline visant l’éducation du corps et de l’esprit à travers l’exercice de techniques, ne peut se réaliser sans règles, garde-fous qui garantissent le respect de l’Autre et son intégrité. Tour à tour « attaqué » (tori ou shite) et « attaquant » (aite ou uke), recherchant par une pratique intense la construction de réactions instinctives, l’étiquette nous permet de pratiquer en toute sécurité et de discipliner certaines réactions agressives.

Dans la vie quotidienne, des coutumes et usages régulent la communication interpersonnelle et réduisent les risques de malentendus. Au dojo, nous pénétrons dans un monde différent, un monde d’art guerrier, de cheminement personnel (do). Le dojo, lieu d’expression martiale et de camaraderie, peut devenir, si on y prend garde, un lieu de paranoïa et d’étalement démesuré des ego.

Ignorer la signification de ces règles, symbolisées par un cérémonial, conduit à considérer ce rituel comme obsolète et suranné, signifié uniquement par un contexte géographique et culturel japonais dont on peut penser s’exclure, alors que l’étiquette a pour but essentiel de préserver le caractère éducatif de la discipline, de développer le sens du respect mutuel, et de préserver la sécurité physique des pratiquants.

Le Reishiki

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Reigi ou (reishiki)

Dans les arts martiaux, ces règles sont regroupées sous le vocable Reigi (ou reishiki) traduit par courtoisie ou étiquette, mais il a un sens beaucoup plus riche :

Reishiki est un mot japonais que nous traduisons généralement par le mot « étiquette » tout simplement. Et, pour une fois, la simplicité de la traduction est est de fait.

Reishiki est composé de deux caractères : Rei qui signifie salut, salutation, courtoisie ; shiki qui signifie cérémonial, formalité, rite, règle de l’art, officiel.

Notons que le le caractère Rei lui-même est composé de deux radicaux : Shimesu  « montrer ou mettre en évidence » et Utaka « richesse ». Ensemble, on peut dire que le caractère Rei signifie « mettre en évidence sa richesse intérieure ».

Le respect du Reishiki ou reigi est peut-être le premier résultat concret que le pratiquant est susceptible de laisser transparaître dans la vie de tous les jours, c’est à dire en dehors du tatami, car en effet, il aura certainement plus l’occasion de faire usage du Reishiki quotidiennement que de ses techniques de combat.

Chaque règle concerne la sécurité et le bien être de tous.

Vous devez être disponible à chaque instant.

Aussi, la démonstration technique du professeur se regarde en seiza, afin de conserver sa mobilité et en veillant à laisser le plus de place possible à la démonstration.

Si vous êtes en Seiza, faute de partenaire ou pour recevoir des explications, placez-vous toujours en sorte de gêner le moins possible les autres pratiquants, et soyez prêt à bouger instantanément en cas de chute en votre direction.

De même, ne discutez pas à propos de technique et n’entrez jamais en polémiques sur le tapis. Le Dojo est un lieu de recherche et de travail personnel, pas un forum de discussions. Si vous connaissez le mouvement et que vous travaillez avec quelqu’un qui ne le connaît pas :  Faire sentir les directions de travail est beaucoup plus profitable qu’un discours. S’il questionne davantage, c’est au professeur de lui apporter la réponse. Parlez sur le tapis est dangereux pour vous-mêmes et pour les autres. La vigilance doit être constante pour éviter les accidents, et l’apprentissage de l’aïkido ne passe de toute façon que très peu par la parole.

Si l’on est blessé au genou ou si cette position vous devient trop douloureuse, vous pouvez vous asseoir en tailleur. Les jambes ne doivent pas être allongées, ne vous adossez pas.

Les saluts symbolisent la gratitude envers le fondateur et la considération que l’on a pour chacun, ils bornent également un instant hors du temps.

Les cours commencent et se terminent par le salut au Kamiza (sur lequel est suspendu une photos du fondateur ou la transcription Aïkido) et au Sensei (professeur).

Si ces saluts symbolisent la gratitude envers le fondateur et la considération que l’on a pour chacun, ils bornent également un instant hors du temps. Le premier salut, réalisé au début du cours, ponctué par une demande « O negai shimasu »1, marque une rupture avec notre quotidien et nous prépare à apprendre. C’est seulement quand on est en paix avec soi-même que l’on manifeste naturellement chaleur et considération envers autrui. Le second, à la fin du cours, accompagné par un remerciement « domo arigato gosaimasu »2, permet un retour sur soi-même, une rapide rétrospective et un bilan sur notre pratique.

De même, il convient d’inviter1 et de remercier2 chaque  partenaire lors de chaque exercice en le saluant (debout ou en seiza selon les habitudes du dojo).

Chaque dojo, sous l’influence de son professeur principal, de son vécu, a pu développer des variations dans le Reishiki.

En cas de visite rendue à un autre Dojo, il suffit de bien observer. Mais rien n’interdit de conserver son Reishiki personnel, qui doit être simple, naturel et surtout sincère. Votre comportement à l’extérieur témoignera de la richesse de votre dojo, de votre engagement dans cet art et du respect du à l’enseignant.

Toutefois, des règles, observées dans la plupart des dojos, constituent un socle élémentaire du Reishiki que vous pouvez trouver ici.